Le freinage joue un rôle essentiel dans la sécurité à vélo, et pourtant, l’étape du rodage des plaquettes est souvent négligée. Ce geste simple permet pourtant d’optimiser les performances du freinage dès les premiers kilomètres. Si vous venez de remplacer vos plaquettes de frein ou vos disques, voici pourquoi et comment bien les roder pour rouler en toute confiance.
Pourquoi faut-il roder ses plaquettes de frein ?
Lorsque des plaquettes neuves sont installées, leur surface n’est pas encore adaptée à celle du disque. Le rodage permet d’harmoniser le contact entre les deux, en créant une fine couche de transfert de matière entre la plaquette et le disque. Cette couche améliore le coefficient de friction et permet un freinage plus régulier et prévisible.
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Sans cette phase de rodage, le freinage risque d’être peu progressif, voire brutal, avec une efficacité réduite. Cela peut aussi entraîner des bruits désagréables, une usure prématurée du matériel ou, pire, un phénomène de vitrification : la surface des plaquettes devient lisse, perd en adhérence et génère un freinage très dégradé, difficile à récupérer.
À quel moment faut-il effectuer un rodage ?
Le rodage est à réaliser systématiquement dès que vous montez des plaquettes neuves, que ce soit à la suite d’un simple remplacement ou d’une intervention complète sur le système de freinage. Il est aussi recommandé si vous changez de type de plaquettes, notamment lors d’un passage d’un modèle organique à un modèle métallique.
Il n’est pas nécessaire de roder à nouveau vos freins si vous démontez puis remontez les mêmes plaquettes et disques, à condition que leur position ne change pas et que le contact entre les deux soit préservé.
Selon la matière des plaquettes, le comportement peut varier légèrement. Les modèles organiques montent plus vite en température et nécessitent un rodage plus doux. Les plaquettes métalliques, quant à elles, sont plus résistantes à l’usure mais mettent un peu plus de temps à atteindre leur niveau d’efficacité optimal.
Comment bien roder ses plaquettes de frein à vélo ?
Pour bien roder vos freins, l’idéal est de procéder dans un environnement sec, plat et dégagé, avec suffisamment d’espace pour rouler en ligne droite et freiner progressivement.
Voici les étapes à suivre :
Etape 1 : Atteignez une vitesse modérée, autour de 20 km/h.
Etape 2 : Freinez progressivement jusqu’à ralentir fortement sans aller jusqu’à l’arrêt complet.
Etape 3 : Répétez ce type de freinage une dizaine de fois, en alternant le frein avant et le frein arrière.
Etape 4 : Laissez quelques secondes entre chaque freinage pour éviter toute surchauffe.
Etape 5 : Terminez par deux ou trois freinages un peu plus appuyés, toujours de manière contrôlée.
Cette séquence suffit à créer la couche de transfert qui garantit un freinage fiable, silencieux et efficace.
Les erreurs à éviter pendant le rodage
L’erreur la plus courante est de freiner trop fort dès les premières minutes, ce qui peut échauffer les plaquettes brutalement et compromettre leur efficacité. À l’inverse, ne pas suffisamment freiner lors du rodage empêche la création de la couche de transfert, ce qui retarde l’efficacité optimale du freinage.
Il faut aussi éviter de faire cette opération en descente ou sur un terrain exigeant, car le système est alors soumis à des contraintes trop importantes avant même d’être rodé. Enfin, il est important de respecter une alternance des freins avant et arrière, pour garantir un bon équilibre et un rodage uniforme.
Un bon rodage ne prend que quelques minutes, mais peut faire une grande différence en termes de sécurité, de performance et de durabilité. C’est une étape simple, mais essentielle, pour tirer le meilleur de votre système de freinage, que vous soyez cycliste du dimanche ou pratiquant assidu.
