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BikingMan AURA 2023 : récit de course

Le BikingMan Aura 2023 était l’un des gros objectifs de notre année avec la volonté de redécouvrir la région Auvergne-Rhône-Alpes au travers d’une course engagée, difficile et relevée. Les BikingMan sont une série d’épreuves de courses ultradistance organisées par Axel Carion. L’objectif est d’y finir avec le meilleur classement possible pour les meilleurs afin de cumuler des points dans l’optique d’être le champion du monde en fin d’année, mais aussi de tout simplement découvrir des itinéraires majestueux et d’aller au bout de soit même en accomplissant les 1000km de chaque parcours. Axel Carion le repète notamment à chaque épreuves qu’il faut avant tout « profiter car on ne fait pas 1000km à vélo tous les jours » !

Le parcours du BikingMan Aura 2023

Il s’agit d’un parcours très difficile cumulant beaucoup de dénivelé en plus des 1000km à parcourir. C’est pas moins de 19000m de dénivelés positifs qui sont dissimulés tout au long du parcours en passant par les Puys d’Auvergne, Le Grand Colombier, la Chartreuse et le Vercors. Le Menu s’annonce donc bien costaud et la gestion de course sera essentielle pour ne pas arriver « cramé » dans la partie finale qui n’est autre que le Vercors.

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Le parcours proposera quelques ascensions mythiques et non pas des moindres avec notament : Le Pas de Peyrol, le calvaire de Portes, le Grand Colombier, la Trilogie de la Chartreuse et enfin le Vercors avec le col de la Machine et de la Bataille. Un sacré Menu !
Assez peu de plat pour reposer les organismes, l’unique section roulante sera dans les dombes pour rejoindre le bas du Calvaire de Portes.

L’Organisation BikingMan

On sent une mécanique bien huillée depuis maintenant plusieurs années et forte d’une communauté de Race Angels qui assure le bon déroulement d’un tel évènement. La prise en charge est totale et vous n’aurez qu’a vous faire porter que ce soit avant la course, pendant la course et également après la course. Le suivi de course est assuré par leur partenaire Owaka qui permet de suivre en instantané la progression de chaque participant.

Récit de notre course

Lundi 7 août 5h du matin, c’est le grand départ pour tous les participants. Afin de fluidifier les départs des vagues de 10 coureurs s’élancent toutes les minutes. On profite de ces derniers instants pour faire nos dernières vérifications, dissiper nos derniers doutes et évacuer la presion d’une telle aventure qui nous attend. On s’élancera en 8ème vague ce qui va nous permettre d’avoir les lueurs des premiers qui éclairent la route au loin. La mise en route est difficile avec une envie à la fois d’appuyer sur les pédales avec l’excitation mais aussi une certaine retenue au vu des heures de selles qui nous attendent. Il faudra alors attendre le premier col pour vraiment se mettre dedans et prendre notre rythme. La fraicheur matinale nous surprendra tout comme de nombreux concurrents lors des descentes où la température ressentie sera de 4 degrés. L’objectif du premier jour était de rejoindre le CP1 au km 260 afin de pouvoir prendre un repas chaud, se reposer quelques minutes et repartir affronter le Puy Mary de nuit. C’est chose faite avec une arrivée aux alentours de 19h au CP1 aux alentours de la 60ème position. La pause sera express avec un repas avalé en quelques minutes, le temps de recharger les batteries des téléphones, GPS et lumières et un départ pour le Puy Mary une toute petite heure après. La montée du Puy Mary par Dienne n’est pas la plus difficile des faces et se fera facilement avec un passage au sommet à 00h30 avec quelques concurrents de course qui ont la même stratégie. Nous continuerons de rouler jusqu’à 2h30 afin d’atteindre le km350 pour faire notre première pause « nuit » dans le sas d’une banque encore ouverte. Bilan de cette première journée, 350km et 6600md+, une sacré journée !

Jour 2 : C’est normalement la journée dite la plus facile sur le papier si on doit rejoindre le CP2 au kilomètre 680. Les derniers 80km sont plats dans les dombes et devraient permettre de rouler plus rapidement. Même si l’objectif du CP2 est ambitieux avec à nouveau une journée à plus de 300km, il reste atteignable avec un horaire d’arrivé proche de 1h du matin. Pour cette nouvelle journée nous lachons nos compagnons de nuits afin de prendre un rythme un peu plus soutenu et avaler les kilomètres. On entraperçoit les premiers abandons des concurrents qui pour la plupart sont partis trop vite ou ont trop sollicités leurs articulations. La progression de cette journée est bonne avec évidemment quelques bosses casses pates mais passées sans trop de difficulté. 20h30 nous entrons dans les dombes avec pour objectif de rapidement relier le CP2. Malgré un profil plat, ces derniers 80km de la journée seront d’une atroce durée avec la sensation de ne pas avancer, encore plus marqué la nuit. 00h30 le CP2 est enfin atteint après les interminables lignes droites des dombes. Il est temps d’avaler un nouveau repas chaud, prendre une douche pour laver le corps et réduire les irritations déjà bien présentes et enfin faire une sieste de quelques heures. Bilan de la journée 330km et 5100md+ parcourus.

Jour 3 : Départ directement au pied du Calvaire de Portes qui met en appétit pour cette journée très montagneuse qui recense les ultimes difficultés du parcours. Le point majeur du parcours, Le Grand Colombier, nous attend avec ses pourcentages avoisinant les 24% sur certaines portions. De nombreux concurrents partagent leurs stratégies de monter à vélo ou de poser pied à terre pour ne pas s’épuiser. Difficile de se projeter puisque nous ne connaissons pas cette montée. Mais rapidement dedans nous comprendrons pourquoi elle était tant redoutée ! Les pourcentages sur 4km sont hallucinants et ne laissent aucun répit. Nous opterons pour la stratégie de tout passer sur le vélo en espérant ne pas le payer plus tard dans la journée. La descente de ce col est tout sauf reposante avec des prises de vitesse forte et une route quelques peu dégradées. Nous longerons ensuite le lac du Bourget pour arriver au pied du premier des 3 cols de la trilogie de la Chartreuse, le col du Granier. Cet enchaînement de col n’est pas le plus difficile en soit mais avec les kilomètres accumulés, on comprend que le corps commence à s’épuiser. Les pauses fraicheurs et ravitaillement deviennent de plus en plus fréquentes même si l’avancé reste très bonne. Un nouvel objectif est défini terminer avant 5h du matin pour finir cette épreuve en moins de 3 jours. Le timing est serré pour réussir et cela insinue de rouler toute la dernière nuit en limitant les pauses. Malgré cette volonté c’est la fatigue qui nous éloignera de cet objectif avec une micro sieste nécessaire vers 4h du matin pour ne pas s’endormir sur le vélo. Après l’enchaînement du col de la Machine et du col de la Bataille, il ne reste que la dernière difficulté, le Col des Limouches. S’en suivront 20km de descente qui projettent sur la fin de l’aventure et surtout permettent de se remémorer tous les souvenirs accumulés de ces derniers jours sur le vélo. Il est 7h quand nous atteignons officiellement la ligne d’arrivée accueilli par Axel et les Race Angels ! Bilan de cette dernière journée 350km et 8000md+, un sacré chantier !

73h53min, une 30ème position anecdotique pour venir à bout du BikingMan Aura 2023 ! C’est bien mieux que toutes les projections que nous avions fait avant l’épreuve. C’est d’ailleurs une très bonne façon de comprendre que l’Ultra-Cycling n’a que faire de toutes les stratégies de courses et qu’en réalité c’est au jour le jour que tout se passe. Nous sommes désormais des finishers d’un BikingMan et entrons à tout jamais dans cette belle famille d’ultracyclistes !

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