Le voyage à vélo est souvent perçu comme une manière écologique de découvrir le monde. Pas d’émissions directes, une autonomie totale et une empreinte carbone bien plus faible que l’avion ou la voiture. Pourtant, voyager à vélo ne signifie pas automatiquement voyager en mode zéro déchet. Entre les emballages alimentaires, les réparations mécaniques et l’équipement, les déchets peuvent rapidement s’accumuler. La question est donc légitime : peut-on réellement voyager à vélo en mode zéro déchet, et jusqu’où est-il possible d’aller dans cette démarche ?
Voyager à vélo : un mode de transport déjà vertueux
En comparaison avec d’autres façons de voyager, le cyclotourisme est l’un des moyens de déplacement les plus respectueux de l’environnement. Un cycliste consomme avant tout sa propre énergie, parfois complétée par un apport alimentaire transporté dans ses sacoches. Il ne dépend pas d’un moteur à essence ou d’une infrastructure polluante.
Cependant, si le vélo réduit considérablement l’impact carbone lié au transport, il ne règle pas la question des déchets générés au quotidien. Acheter un sandwich emballé dans du plastique, consommer une boisson énergisante en canette ou jeter une chambre à air percée sont autant d’actions qui produisent des déchets difficiles à éviter complètement. C’est là que le défi du zéro déchet commence.
Les principaux déchets générés en voyage à vélo
Avant de réfléchir aux solutions, il faut identifier les sources de déchets les plus courantes lors d’un voyage à vélo. Elles sont principalement de trois ordres :
- L’alimentation : les emballages plastiques des produits de grande distribution, les barres énergétiques, les bouteilles en plastique.
- L’équipement : chambres à air usagées, emballages de pièces détachées, vieux vêtements ou accessoires.
- L’hygiène : lingettes jetables, bouteilles de gel douche ou shampoing, dentifrice en tube.
Ces catégories montrent que la problématique n’est pas marginale : chaque jour, vous êtes confrontés à des choix qui influencent directement la quantité de déchets que vous produisez.
L’alimentation, premier terrain d’action
C’est dans l’alimentation que se joue la plus grande part de la démarche zéro déchet. Sur la route, le réflexe le plus simple consiste souvent à acheter des produits emballés, pratiques à transporter et à consommer rapidement. Or, ce sont ces emballages qui représentent la majorité des déchets.
Une alternative consiste à privilégier les produits frais, achetés sur les marchés ou dans des commerces locaux, sans emballage superflu. Fruits, légumes, pain, fromages ou produits en vrac se prêtent très bien au voyage à vélo. Les gourdes réutilisables remplacent les bouteilles en plastique, et des contenants légers permettent d’emporter des pâtes, du riz ou des noix achetés en vrac.
La préparation en amont joue aussi un rôle : certains cyclistes cuisinent leurs propres barres énergétiques maison avant de partir, stockées dans des boîtes réutilisables. Cela évite non seulement les emballages mais aussi les ingrédients industriels parfois trop sucrés.
L’équipement : réparer plutôt que jeter
Le vélo en voyage subit forcément des usures et des pannes. La tentation est grande de remplacer une chambre à air percée ou un petit accessoire défectueux. Mais l’approche zéro déchet repose sur la réparation et la réutilisation.
Apprendre à réparer une chambre à air grâce à un kit rustine, renforcer une sacoche plutôt que la remplacer, ou encore donner une seconde vie à du matériel usagé grâce à des ateliers de réparation collaboratifs sont autant de solutions qui limitent les déchets.
Dans une logique de long terme, le choix initial de l’équipement a aussi son importance. Acheter du matériel durable, pensé pour résister à de nombreux kilomètres, réduit le risque de devoir jeter et remplacer fréquemment.
L’hygiène en version minimaliste
L’hygiène en voyage à vélo peut générer beaucoup de déchets si l’on n’y prête pas attention. Lingettes jetables, mini-flacons de gel douche, rasoirs à usage unique… Autant de pratiques qui s’opposent au zéro déchet.
Des alternatives existent : le savon solide remplace avantageusement le gel douche et le shampoing, la brosse à dents en bambou réduit l’usage du plastique, et les cosmétiques solides ou en vrac se transportent facilement dans une trousse légère. Ces solutions ne prennent pas plus de place et durent souvent plus longtemps que leurs équivalents jetables.
Voyager à vélo zéro déchet : un idéal ou une réalité ?
Soyons réalistes : atteindre un voyage à vélo 100 % zéro déchet est pratiquement impossible. Il existe toujours des imprévus, des contextes locaux où il est difficile de trouver du vrac, ou des situations où un emballage jetable est la seule option.
Cependant, la démarche n’est pas binaire. Chaque geste compte et permet de réduire considérablement son impact. Le simple fait de remplacer les bouteilles en plastique par des gourdes, d’éviter les barres industrielles emballées ou de réparer ses chambres à air réduit déjà drastiquement les déchets générés.
On peut donc parler d’une approche zéro déchet relative, où l’objectif n’est pas la perfection mais la progression. L’idée est de tendre vers moins de déchets, sans se culpabiliser lorsque certaines contraintes rendent le jetable inévitable.
Conseils pratiques pour limiter ses déchets en bikepacking
Il est possible de voyager plus léger, plus simple et plus respectueux de l’environnement grâce à quelques habitudes. Voici une synthèse des bonnes pratiques les plus accessibles :
- Privilégier les gourdes réutilisables et les produits alimentaires en vrac.
- Préparer ses propres collations avant le départ.
- Utiliser un kit de réparation pour prolonger la durée de vie du matériel.
- Adopter des cosmétiques solides (savon, shampoing, dentifrice).
- Favoriser le matériel durable plutôt que les produits bas de gamme à remplacer souvent.
Ces gestes ne transforment pas seulement la quantité de déchets générés : ils modifient aussi la manière de voyager. Moins d’emballages signifie plus d’interactions avec les producteurs locaux, plus d’autonomie et souvent une alimentation plus saine.
Le bikepacking écoresponsable devient alors une philosophie : rouler plus léger, voyager plus simplement et laisser le moins de traces possible sur son passage. C’est une manière de prolonger le plaisir du vélo tout en respectant davantage les paysages que l’on traverse.
FAQ : voyager à vélo zéro déchet
Non, le zéro déchet absolu est très difficile à atteindre. En revanche, il est possible de réduire considérablement ses déchets en privilégiant le vrac, le durable et la réparation.
En utilisant des gourdes réutilisables et en remplissant son eau dans des points d’accès publics, des fontaines ou chez l’habitant.
On peut préparer ses propres barres ou emporter des fruits secs achetés en vrac. Cela évite les emballages tout en offrant un apport énergétique adapté.
Savon solide, shampoing solide et dentifrice en pastilles remplacent efficacement les produits liquides en bouteille.